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Bienvenue sur ce blog dédié aux outils et aux fiches pratiques sur le comportement, l'apprentissage et l'accompagnement. N'hésitez pas à poser vos questions en commentaire, je me ferai un plaisir d'y répondre directement ou à travers un nouvel article. Ce blog est en constante évolution pour mieux s'adapter à vos besoins.

Fiche Pédagogique : Composantes Clés des Interventions pour l’Acceptation Alimentaire

Par D.S. BOSCH

Objectif Favoriser l’acceptation de nouveaux aliments ou la diversification alimentaire chez les personnes présentant un trouble du développement (TSA, DI, etc.). Cette fiche pédagogique est basée sur l’article : Chawner, L. R., Blundell-Birtill, P., & Hetherington, M. M. (2019). Interventions for increasing acceptance of new foods among children and adults with developmental disorders: A systematic review. Journal of Autism and Developmental Disorders, 49(9), 3504–3525. https://doi.org/10.1007/s10803-019-04075-0 L’acceptation alimentaire constitue un enjeu central dans l’accompagnement des personnes présentant un trouble du développement, en particulier chez les enfants autistes ou porteurs d’une déficience intellectuelle. Une alimentation restreinte, centrée sur quelques aliments fortement préférés, peut entraîner des carences nutritionnelles et nuire au développement global. Face à ce défi, diverses interventions ont été développées pour élargir le répertoire alimentaire des personnes concernées. La fiche qui suit présente les six composantes clés les plus fréquemment utilisées dans les études empiriques recensées par Chawner et al. (2019), en s’appuyant sur les principes de l’analyse appliquée du comportement. Chaque technique est décrite de manière synthétique, avec ses atouts, ses limites et ses modalités d’utilisation. Elle constitue un outil de repérage rapide à destination des professionnels et des familles cherchant à structurer une intervention éthique et efficace.

1. Renforcement différentiel de comportements alternatifs (DRA) •Principe : renforcer un comportement souhaité (ex. : accepter une bouchée). •Exemples : félicitation, accès à un jouet, récompense alimentaire. •Points forts : oEncourage activement le comportement cible. oFacile à adapter à différents profils. •Limites : oPeu efficace seul chez les mangeurs très sélectifs. oNécessite une identification précise des renforçateurs. 2. Renforcement non-contingent (NCR) •Principe : fournir un renforçateur indépendamment du comportement (ex. : toutes les 30 secondes). •Objectif : réduire la motivation d’évitement par satiation ou neutralisation du renforçateur de l’échappement. •Points forts : oRéduit les comportements de refus en diminuant leur fonction. oUtile pour apaiser le contexte. •Limites : oDoit être associé à d'autres stratégies pour un effet durable. oPeut être mal compris s’il n’est pas bien paramétré. 3. Extinction de l’échappement (EE) •Principe : l’enfant ne peut plus éviter la situation (ex. : rester à table, cuillère maintenue). •Exemples : guidance physique, insistance douce, retrait des renforçateurs après refus. •Points forts : oTrès efficace dans les cas de refus persistants. •Limites : oRisque d’épisodes d’opposition ou de détresse. oNécessite une supervision stricte et des critères éthiques clairs. 4. Non-retrait de la cuillère (NRS) •Principe : la cuillère reste en position tant que la bouchée n’est pas acceptée. •Points forts : oApplication concrète et structurée de l’EE. •Limites : oTrès aversif pour certains profils sensoriels. oPeut nuire à la relation éducative s’il est mal introduit. 5. Désensibilisation graduée •Principe : exposer progressivement aux aliments en modulant les paramètres (texture, portion, présence…). •Méthodes : portion fading, texture fading, présentation neutre répétée. •Points forts : oBien toléré, respectueux du rythme de l’enfant. oEfficace pour diversifier l’alimentation à long terme. •Limites : oMoins rapide que les techniques plus intrusives. oDemande une planification fine et une constance. 6. Modélisation, prompts, guidance physique •Principe : guider activement l’enfant ou proposer un modèle (autre enfant ou adulte). •Techniques : oModélisation sociale : montrer l’aliment mangé avec plaisir. oPrompts physiques : amener doucement la main ou la cuillère. •Points forts : oPeu intrusif, permet l’imitation naturelle. •Limites : oRarement suffisant seul. oPlus efficace en complément (DRA, fading, etc.). Recommandations générales •Toujours privilégier les stratégies les moins intrusives d’abord. •Évaluer finement les fonctions des comportements alimentaires (évitement sensoriel, contrôle, anxiété). •Associer les techniques entre elles (ex. : DRA + désensibilisation) pour plus d’efficacité. •Assurer un suivi longitudinal pour tester la durabilité des effets. •Respecter les seuils de tolérance émotionnelle de la personne.

À quand le premier doctorat en ABA en France ?

Dernière mise à jour : 29 févr. 2020


Chacun son rôle selon ses compétences... Et que sera l'état des prises en charge pour les troubles du spectre de l'autisme dans 20 ans ? Je n'ai pas une boule de cristal, mais 31 universités françaises dotées d'un département de psychologie permettent l'inscription de 65,000 étudiants et délivrent entre 3000 et 5000 diplômes par an. A ce rythme, la France compterait environ 50,000 psychologues sans connaissances réelles dans le domaine des interventions comportementales. Si on ajoute les éducateurs spécialisés, orthophonistes, psychomotriciens, psychiatres et autres, sans formation comportementale, on comprend facilement que la situation sur le terrain de demain sera identique à la situation actuelle, quels que soient les moyens financiers alloués par l'État.


La prédiction pessimiste et fortement probable : dans 20 ans les mêmes croyances thérapeutiques, profils professionnels, orientations conceptuelles, et techniques pédagogiques peupleront les centres, SESSAD, IME, EHPAD, CAMSP, ESAT, CMP, CMPP, ITEP, FAM, CAJ, MAS et autres onomatopées immobilières créées afin de résoudre le problème de la mise en place des bonnes pratiques dans l'éducation et l'amélioration de la qualité de vie des personnes avec TSA et autres troubles des apprentissages (enfin ça c'est la version lumineuse de leur mission, la mission obscure mériterait un développement qui dépasse le cadre de cet article).

En fait, le problème ne vient ni de la psychiatrie, ni même de la psychanalyse. La Haute Autorité de Santé préconise l'ABA comme étant la meilleure modalité à ce jour...Le problème est qu'il est difficile de faire pousser du riz dans le vide. Difficile mais pas impossible...


La solution long terme : il conviendrait de créer, en urgence, un premier programme doctoral en Analyse Appliquée du Comportement (ABA). Les docteurs de demain formeront les masters d'après demain et le système pyramidal de transmission de compétences sera établi.

Sinon, nous en serons au même constat navrant, et dans 20 ans on écrira : la France a 60 ans de retard. Mais cela n'est pas une fatalité. Quel ou quelle décisionnaire à le pouvoir changer la trajectoire ?

Mme la SECRÉTAIRE D'ÉTAT AUPRÈS DU PREMIER MINISTRE, CHARGÉE DES PERSONNES HANDICAPÉES, Mme CLUZEL, semblait très sensible au problème des mauvaises prises en charge. Sa volée de bois vert contre le système en place (celui qui est soutenu par une majorité des médecin-psychiatres) fût remarquable dans un environnement politique caractérisé par la langue de bois. Mais sur le terrain, 2 ans plus tard, rien n'a bougé... Nous restons à sa disposition, et aux ministres qui succèderont, pour mettre en marche les programmes universitaires aptes à former les professionnels dignes d'éduquer les enfants handicapés de demain.


La vision optimiste : La France se dote de son premier programme doctoral en ABA (et de plusieurs programmes de Master) et sauve ses enfants, ses adolescents, et ses adultes d'un naufrage pédagogique vieux de 40 ans.


Comportementalement vôtre,

PS. Mon intention n'est pas de dénigrer les professionnels non formés à l'analyse du comportement. Elle est de mettre en place une véritable diversité qui n'existe pas encore. Je respecte la plupart de mes collègues même si je ne suis pas souvent d'accord leurs recommandations. Enfin, il faut tout de même connaitre les limites de ses compétences professionnelles et je peux dire sans équivoque que le doctorat m'a permis d'appréhender l'immense étendue de mon ignorance. Par contre, je suis le maitre de mon jardin.

 
 
 

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