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À quand le premier doctorat en ABA en France ?

Dernière mise à jour : 29 févr. 2020


Chacun son rôle selon ses compétences... Et que sera l'état des prises en charge pour les troubles du spectre de l'autisme dans 20 ans ? Je n'ai pas une boule de cristal, mais 31 universités françaises dotées d'un département de psychologie permettent l'inscription de 65,000 étudiants et délivrent entre 3000 et 5000 diplômes par an. A ce rythme, la France compterait environ 50,000 psychologues sans connaissances réelles dans le domaine des interventions comportementales. Si on ajoute les éducateurs spécialisés, orthophonistes, psychomotriciens, psychiatres et autres, sans formation comportementale, on comprend facilement que la situation sur le terrain de demain sera identique à la situation actuelle, quels que soient les moyens financiers alloués par l'État.


La prédiction pessimiste et fortement probable : dans 20 ans les mêmes croyances thérapeutiques, profils professionnels, orientations conceptuelles, et techniques pédagogiques peupleront les centres, SESSAD, IME, EHPAD, CAMSP, ESAT, CMP, CMPP, ITEP, FAM, CAJ, MAS et autres onomatopées immobilières créées afin de résoudre le problème de la mise en place des bonnes pratiques dans l'éducation et l'amélioration de la qualité de vie des personnes avec TSA et autres troubles des apprentissages (enfin ça c'est la version lumineuse de leur mission, la mission obscure mériterait un développement qui dépasse le cadre de cet article).

En fait, le problème ne vient ni de la psychiatrie, ni même de la psychanalyse. La Haute Autorité de Santé préconise l'ABA comme étant la meilleure modalité à ce jour...Le problème est qu'il est difficile de faire pousser du riz dans le vide. Difficile mais pas impossible...


La solution long terme : il conviendrait de créer, en urgence, un premier programme doctoral en Analyse Appliquée du Comportement (ABA). Les docteurs de demain formeront les masters d'après demain et le système pyramidal de transmission de compétences sera établi.

Sinon, nous en serons au même constat navrant, et dans 20 ans on écrira : la France a 60 ans de retard. Mais cela n'est pas une fatalité. Quel ou quelle décisionnaire à le pouvoir changer la trajectoire ?

Mme la SECRÉTAIRE D'ÉTAT AUPRÈS DU PREMIER MINISTRE, CHARGÉE DES PERSONNES HANDICAPÉES, Mme CLUZEL, semblait très sensible au problème des mauvaises prises en charge. Sa volée de bois vert contre le système en place (celui qui est soutenu par une majorité des médecin-psychiatres) fût remarquable dans un environnement politique caractérisé par la langue de bois. Mais sur le terrain, 2 ans plus tard, rien n'a bougé... Nous restons à sa disposition, et aux ministres qui succèderont, pour mettre en marche les programmes universitaires aptes à former les professionnels dignes d'éduquer les enfants handicapés de demain.


La vision optimiste : La France se dote de son premier programme doctoral en ABA (et de plusieurs programmes de Master) et sauve ses enfants, ses adolescents, et ses adultes d'un naufrage pédagogique vieux de 40 ans.


Comportementalement vôtre,

PS. Mon intention n'est pas de dénigrer les professionnels non formés à l'analyse du comportement. Elle est de mettre en place une véritable diversité qui n'existe pas encore. Je respecte la plupart de mes collègues même si je ne suis pas souvent d'accord leurs recommandations. Enfin, il faut tout de même connaitre les limites de ses compétences professionnelles et je peux dire sans équivoque que le doctorat m'a permis d'appréhender l'immense étendue de mon ignorance. Par contre, je suis le maitre de mon jardin.

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